N’y a-t-il pas des risques à faire un diagnostic automatisé de
troubles psychiques / ou psychomoteurs / ou neurologiques ?
Il y a un bien plus grand risque à ne pas avoir de
diagnostic (même au sens large) au niveau d’un patient que d’en avoir un… ou
une direction dans ce sens. En effet, j’ai vu nombre d’opinions délivrées aux
patients (qui me les ont rapportées), de psychothérapies qui ont été menées
(parfois durant des années) voire d’expertises pour le Tribunal, qui étaient
totalement fausses parce que manquant de fondements objectifs.
Mais on ne doit pas être esclave de la technologie. C’est
pourquoi il faut bien comprendre ses fondements théoriques. Tout cela est
détaillé dans l’ouvrage « Le dessin et sa dynamique, diagnostic chez
l’enfant et l’adulte » (Fabert, 2014).
Les facultés ou les troubles d’un sujet se traduisent dans
son geste, et donc dans sa trace laissée sur le papier. L’allure des épreuves,
visuellement ou au travers des données chiffrées, nous renseigne d’une manière précise
sur le sujet d’une manière d’autant plus directe que rien ne vient s’intercaler
entre le geste et les données enregistrées. On évite donc tous les biais liés
au discours et a fortiori aux questionnaires, dont les éléments peuvent être
biaisés ou même falsifiés. Plusieurs études nous l’ont montré (sur demande).
Mais ces données chiffrées doivent être questionnées. Ainsi
un griffonnage peut accélérer les vitesses sans que cela ait forcément une
signification pathologique. Il faut, comme pour toute épreuve psychologique,
évaluer la pertinence des données et vérifier à quoi cela correspond au niveau
du dessin.
Mais il faut éviter les artefacts. Pour les dessins à thèmes, certaines
consignes biaisent les résultats. C’est pourquoi nous nous limitons aux
consignes les plus simples : « Fais un *** le mieux que tu
peux », sans rien ajouter (ni
« un grand… un petit… un beau… »). Pour certains tests (comme le d2
de Brickenkamp), les consignes sont écrites dans le test, elles doivent être suivies.
Dans un autre ordre d’idées, quand une épreuve porte sur un
dessin à copier, il faut utiliser le modèle officiel. Une photocopie, dont la
taille et le papier varient, peut rendre faux les résultats chiffrés.
Est-il facile d’utiliser Elian ?
Oui, pour celui qui sait utiliser un ordinateur, son clavier
et sa souris n’auront aucun mal. Les menus sont intuitifs, et deux manuels sont
fournis (Installation et Utilisation). En cas de difficulté, on peut nous
joindre sur « support@seldage.com ».
Le stylo Anoto est-il fragile / y a-t-il des précautions à
respecter ?
Malgré sa technologie complexe, le stylo résiste à une chute
sur le sol, en principe… Mais cela n’est pas recommandé. Dans le cas d’une
utilisation avec des autistes ou des sujets impulsifs, par exemple, il est
recommandé de prendre quelques précautions. Les commerciaux d’Anoto ont
l’habitude de les lancer avec force contre un mur. Cela est déconseillé (et non
couvert par la garantie), mais cela permet un relatif calme dans des conditions
normales d’emploi.
Par contre, il faut vérifier la charge du stylo. Un stylo
décharge ne peut enregistrer de dessins, et l’épreuve doit être recommencée. Le
stylo se décharge peu s’il n’est pas utilisé (à vérifier une fois par mois, ou
mieux par quinzaine). Mais il se décharge (un peu) avec l’utilisation. Dans le
cas d’un emploi fréquent, il est recommandé de le recharger fréquemment (après
15-20 feuilles, par ex.).
La technologie est-elle bien acceptée par des enfants ou des
sujets fragiles ?
Nous n’avons, malgré des milliers d’utilisations, même avec
des stylos plus gros que le DP201 actuel, jamais eu de refus. Bien
au contraire, ils le considèrent comme « magique » à cause de la
petite et discrète lumière verte du stylo ainsi que sa vibration lorsqu’on sort
de la zone active (une marge de 2 mm existe avec le bord du papier).
De même, le léger grisé du papier (à peine visible, sauf en
pleine lumière) ne gêne pas. Seuls quelques enfants surdoués et quelques
adultes posent des questions sur la technologie. La pertinence de ces questions
est, en elle-même, un excellent test de curiosité, voire de niveau. Nous notons
avec précision ces questions dans le dossier, car cela constituerait presque un
test !
Que coûte l’utilisation d’Elian ?
Nous avons fait un petit calcul du rapport coût
d’utilisation de la technologie /chiffre d’affaire généré par son utilisation.
Nous avons pris comme base de calcul une utilisation minimaliste, avec un bilan
avec Elian, comportant trois dessins (personnage, maison + arbre, une Figure de
Rey), et un tarif de consultation de 50 euros (base de calcul pour un psychologue
privé). Notre
pratique est d’inclure le coût d’Elian dans une consultation (alors que des
tests habituels donnent lieu à une tarification spéciale).
Ce chiffre de trois consultations correspond à une première consultation
de « rencontre » où sont effectués les dessins et où l’on recueille
les premiers éléments cliniques, une seconde consultation de
« rendu » où l’on donne les résultats des épreuves et où l’on reçoit
les éléments cliniques complémentaires, et une troisième « de
surcroît ».
Elian
utilisation sur trois ans
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Licence
Elian Testing
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150€
|
Deux
renouvellements annuels
|
100€
|
Stylo
DP 201
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200€
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Papier
150 examens à 3 feuilles env. = 500 feuilles
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250€
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TOTAL
HT
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700€
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TOTAL
TTC
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840€
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Utilisation
pour 50 examens par an (150 ex.), coût par examen
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5,6€
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Tarif
moyen par patient / 3 séances par examen (50 euros / séance)
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150€
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CA
pour 150 patients en trois ans
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22.500€
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Coût
Elian par rapport à son rendement en CA (en %)
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4%
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Ce calcul est minimaliste, car en général les consultations
se poursuivent. Mais certains patients, évalués, ne reviennent pas. En outre,
on peut également utiliser davantage de feuilles… Il s’agit donc d’une moyenne.
Dans de telles conditions, lecoût de l’utilisation de la technologie se monte
à 4 % du chiffre d’affaire généré. Ceci nous paraît tout à fait acceptable.
Mais il y a d’autres facteurs à prendre en compte. Pour ma
part, l’utilisation du stylo numérique et du logiciel m’a ouvert à la prise en
charge des enfants. Beaucoup de mes confrères psychiatres libéraux n’en suivent
pas, car la « rentabilité » leur paraît insuffisante. Cela se
comprend parfaitement. La technologie Anoto/Elian apporte, en moins de 15
minutes, des éléments objectifs indubitables (même s’ils sont relatifs aux
conditions de l’examen), qui permettent d’ouvrir des hypothèses précises, et de
poser des questions pour les évaluer. Sans cela, on doit multiplier les
entretiens… sans être assuré d’un résultat pertinent.
Cette technologie n’a donc pas qu’un impact économique, elle
change radicalement le type de pratique.
Peut-on avoir une formation à l’utilisation du logiciel, du
stylo ?
Oui, il suffit de le demander à l’adresse
« contact@seldage.com ». Si vous êtes un groupe, une association, une
institution, nous nous déplaçons en France et à l’étranger. Présentation en
français ou anglais sur demande.
En région parisienne, une rencontre est possible, le cas
échéant sans frais, à Paris intra-muro.
Plusieurs rencontres sont en préparation. Elles seront
annoncées sur le site en temps utile, avec les informations pratiques.
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